Je viens de finir mon premier stage de deux jours. Je voulais apprendre la technique des vitraux en vue d’un projet personnel.

Il faut dire que, même si la nécessité crée l’organe, je me suis lancée  dans l’aventure presque par inconscience : je ne savais pas couper du verre. Je n’avais jamais soudé du plomb.  Bref, je ne savais rien. Débutante complète. C’est ce que je leur annoncé lorsque à la grande table du fond nous avons commencé la journée autour d’une bonne tasse de café forte à souhait et une délicieuse brioche pralinée.

Le thème du stage de découverte est imposé, ce qui est une excellente technique pédagogique. La liberté aurait été mal venue : je n’aurais pas su ce qui est moins ou plus difficile, ce qui est faisable  ou pas dans le temps d’un tout petit week-end…

Mais quand il s’agit de verre, ce matériau magique, tout en textures et couleurs, un thème même  imposé permet une infinité de variantes, et une copie devient, à force des choix multiples,  une œuvre originale. La première matinée j’ai choisi mes couleurs :  mauve et violet, naturellement, car ce sont les teintes que j’affectionne le plus, et un fond opalescent, irisé comme des ailes de libellule. Puis j’ai fait les  gabarits, et j’ai appris à découper du verre.

Nicole m’a tellement bien expliqué que quand j’ai fait mes découpes je n’en ai pas abimé une seule. J’ai dit Nicole car c’est elle qui a guidé mes premiers gestes, mais toutes les personnes qui m’ont   accompagnée dans cet apprentissage m’ont vraiment donné de leur temps - les journées sont  beaucoup plus longues que prévu dans le programme - et de leur savoir sans retenue d’information. Ils sont tous passionnés. C’est peut être pour cela qu’on apprend si facilement à faire, et si facilement à aimer cette technique exigente.

Le vitrail exige beaucoup de minutie, de précision, de patience. Mais mon Maître de sculpture m’a enseigné, quand j’étais encore jeune, que le temps ne pardonne jamais ce qu’on fait sans  lui. Je comprends donc pourquoi le temps pardonne si volontiers les vitraux… Ils sont chronophages.  Ils demandent qu’on leur donne le mieux de nous-mêmes, qu’on soit  à  la fois artiste  et artisan, et demandent une attention si totale qu’elle finit par lessiver au passage tous les petits soucis qui parasitent notre quotidien. Peut être qu’aussi dans le sens figuré le verre laisse passer la lumière.

J’aime penser que pendant ce week-end j’ai réalisé les mêmes gestes que ceux des bâtisseurs des cathédrales. Sans la même précision évidement. Mais eux aussi ont fait des gabarits, ont coupé du verre, et l’ont soigneusement enrobé en plomb.

Quand on travaille un vitrail on ne peut que l’imaginer ; c’est seulement quant il a été fini que j’ai pu voir le mien traversé de lumière, comme il doit être vu

Que dire de ce stage ? Qu’il est magique. Je suis arrivée avec seulement une envie. En partant, j’avais un beau vitrail, j’avais appris à couper du verre, à travailler le plomb, à souder… et j’avais des nouveaux amis.

Merci à vous tous pour cette technique illimitée.

- Laurette

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